jeudi 26 décembre 2013

Un Noël dans le grand Nord!

Hé bien voilà, je l'aurai eu mon Noël avec pleiiiiin de neige! 

En été, on s'y baigne!

Avant de quitter la France, je ne m'étais pas spécialement demandée si les traditions des fêtes de fin d'année étaient différentes de mon pays. C'est une fois que nous le vivons que l'on s'aperçoit des divergences. 

Mais le folklore Québécois est tout de même en accord avec le vieil esprit de Noël. C'est aussi assez proche de l'idée que je me faisais du Noël à la Nord Américaine. Auparavant, je n'aimais pas spécialement les chants de Noël ... Mais alors là, je crois que je ferai un autodafé de CD! :D

Vous imaginez bien qu'au pays des forêts, une tradition veut que, par un dimanche de décembre, le père de famille empoignait une hache et partait seul, ou éventuellement accompagné de son épouse et de ses enfants, choisir un beau sapin! Et ce n'était pas une mince affaire! Il fallait marcher dans le bois enneigé, trouver un sapin idéal (et surtout ne pas confondre avec une épinette!), pour ensuite le ramener à la maison sans trop l'endommager! Une fois au chaud, l'arbre devenait étincelant et brillait de mille feux grâce aux enfants!  

Pour le gens comme moi, qui ne faisait aucunement la distinction entre ces deux arbres:

Saviez vous que l'action de laisser des biscuits et un verre de lait pour le Père Noël est une tradition Québécoise! Et ces derniers ne mettent pas les chaussures sous le sapin, mais il accroche un bas au dessus de la cheminé ou ils placent un vêtement au pied de l'arbre! 

Il faut que je vous relate une petite légende d'ici. Elle m'a beaucoup fait sourire ... Et j'avoue bien me voir l'appliquer à ma future vie familiale! N'avez vous jamais constaté de drôles de phénomènes en fin d'année? Comme des collations qui disparaissent, des objets déplacés, de petits dessins grâce à la buée sur les fenêtres ...

Au Québec, parents et enfants font "la chasse aux lutins" ... Tout part d'un grand père vivant dans la petite ville de Métabetchouan-Lac-à-la-Croix, dans la région du Saguenay Lac-Saint-Jean. Il fit preuve d'une grande imagination pour répondre à ses petits enfants, s'interrogeant sur de drôle de traces de pas dans la neige. Chaque années avec l'arrivée du froid, des lutins, drette arrivés du Pôle Nord, font leur apparition sur les territoires enneigés du Québec. Ils en débarquent des centaines, de toute sortes: des bedonnants, des joufflus, des grands, des petits, des tous maigrichons ... Et ils jouent de drôles de tours aux familles! Ils sont présents au Québec vers la fin novembre (ils quittent probablement le Pôle Nord vers mi-novembre) et ils rejoignent le Père Noël le 24 décembre, afin de l'aider dans sa nuit la plus folle de l'année! Alors, si vous voulez cajoler un lutin, il faut le capturer ... 


 


















Mais comment faire? Ce sont des filous, des coquins et de sacrés gourmands! Ils aiment se cacher dans les arbres (particulièrement le sapin!), dans les galeries, dans les parcs, dans les écoles: en fait, partout où il y a des enfants! Ils sont immobiles à la lumière du jour et se déplacent seulement la nuit. C'est donc à ce moment que vous devez les attraper. Mais soyez plus malin qu'eux dans vos pièges, ceux ci sont de vrais farceurs!
Cette légende me fait tout de même penser au mythe des trolls de Norvège!

Dans tout ça, qu'avons nous fait, loin de notre famille et de nos amis?

Le 23 décembre, par grande chance, j'ai reçu le gros colis de ma mère. Il était rempli d'équipement d'hiver: pantalon de ski, cagoule, moufles complètement génialissisme ...  L'équipement qu'il me manquait pour profiter pleinement des joies de l'hiver au Québec!

Le 24 décembre, par un temps radieux et frette (environ -25°C) nous sommes allés faire du Skidoo! Wouhouhou! Le terrain vague, là où des camions bennes remplis de neige font des aller retour, et là où le circuit de snowcross est tracé, était comme une évidence pour s'amuser! Presque trois heures de fun, sans avoir froid ... Enfin si, sur la fin, je commençais à sentir le froid au niveau des orteils!

Quelques photos?



Une butte est nécessaire pour charger et décharger le Skidoo de la caisse du pickup



































Il fallait bien qu'il teste les sauts!





De la bonne poudreuse!




























C'est physique le Skidoo ... Cependant, il ne fallait pas se laisser abâttre, car il fallait préparer le repas du réveillons! Nous étions quatre expatriés restant, nous nous sommes donc fait un bon petit souper, digne des fêtes! Du homard (enfin surtout pour les trois autres!), du fois  gras, un dindonneau de 5 kilogrammes (oui, nous avons a manger pour 4 pendant 3 jours!), du Camembert (bien de Normandie!) ... Et du très très bon vin! 

Voici notre sapin de Noël Suédois!

Difficile de faire une table de fête!

















Comme vous avez du le constater, nous nous sommes fait de petits présents ... Alors que Fab et moi cherchions a préserver Benoist (Monsieur Maladroit) contre lui même avec notre cadeau, Nicolas lui offre un kit de survie avec couteau, sifflet et corde! BRAVO, franchement BRAVO! Quand à Benoist, il nous a offert des pistolets à air comprimé ... Autant dire que ça a finit en bataille! Par je ne sais quel miracle, les verres à vin en cristal offert par Nicolas ont survécu à la bataille!



En tout cas, nos familles étaient présentes: skype, téléphone, chocolats et petits cadeaux arrivés par colis quelques jours auparavant ... J'aurai presque trouvé qu'il n'y avait pas un océan qui nous sépare!

Le 25 décembre, nous avons remis ça ... Bhé oui, je vous avais dis qu'il y avait à manger pour 3 jours! 

Pour bon nombre d'entre vous, le 26 décembre, c'est le jour de digestion, le jour du silence après la visite de la famille, le jour de la reprise du travail, l'anniversaire d'un proche ... Peu importe, pour moi, c'était le boxin day! Les soldes d'après Noël au Québec. Ça ne dure qu'une journée ... il s'agit de la même chose que le black friday! Bref, je pensais acheter mes raquettes aujourd'hui ... En fait, je vais attendre encore un peu! 

En tout cas, je ne vais pas faire dans l'originalité en vous souhaitant de très bonnes fêtes de fin d'année (même si Noël est déjà passé!) ... Pour tous mes proches, je pense bien à vous, et vous me manquez. Mes collègues, dans tout ça, je ne vous oublie pas non plus... Et j'espère que vous avez pu festoyer comme vous le vouliez!





lundi 25 novembre 2013

Et ce n'est que le début!

Bon, bon, bon ... Ça fait un petit boutte que je ne vous ai pas consacré un peu de temps ... Hé oui, maintenant, je pratique de nouveau mon métier (enfin, presque): je sauve des vies, et je suis une star locale! Ahah ... Trêve de plaisanterie. Il faut que j'arrête de faire des jokes avec ça, tout le monde va finir par penser que je prend le melon ... Mes semaines sont maintenant bien remplies, ma tête aussi d'ailleurs... Heureusement, les pratiques des soins, que je qualifierai d'essentiels ou de bases, sont "universelles". Mais pour toutes les autres, il faut ré-apprendre: la loi, les obligations dans les dossiers, les soins infirmiers théoriques (La démarche de Soins Infirmiers me poursuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiit et me rattrapeeeeeeeeeeeeee, cré vain Dioux!), la répartition des tâches dans l'équipe, les noms de médicaments, le nom du matériel ...

Tout ça pour dire que je ne vais pas vous parler de tout ça! Nan, je vais vous relater mes péripéties du moment, avec ... l'hiver! 

Voici le temps le 10 octobre. Au passage, il s'agit de la salle de repos du personnel de l'hôpital, avec six fauteuils inclinés et reposes pieds (Plus télévision, jeux de société en tout genre, ordinateur ...). Cher(e)s collègues, vous savez quoi demander au Père Noël de la clinique (Avec vue sur le Mémorial ou sur le bassin décoratif du laboratoire et de la DRH, au choix!)















Et voici que, 10 jours après, le 20 octobre, les premières chute de neige pointent le bout de leur nez. Je travaillais et je me rappelle, comme si c'était hier, checker les flocons tomber au travers de la fenêtre ... Mais j'aurai du m'en douter en voyant des rabais sur les patins à glace, des rayons de manteaux, bonnets, gants bien achalandés, des publicités à la télévision pour les motoneiges et les Québecois monter leur tempo par un temps radieux! 

Petit manteau de demi saison de France et converses aux pieds, j'ai, comme qui dirait, eu un petit déclic! Il est temps de s'acheter un béret, des gants et un manteau d'hiver Français, soit un manteau demi saison d'ici. 

Le 30 octobre, entre des redoux diurnes et des gelées nocturnes, des chaussures à semelles lisses et quelques belles glissades sur les trottoirs ainsi que trois semaines sans dépasser le 0°C! 

Deuxième déclics! Il est temps d'acheter les chaussures d'hiver ...

Voilà, voilà, pour la modique somme de 220$CA, je suis [presque] sure de ne pas perdre un orteil! Pieds chauds garantis jusqu'à -33°C!


 Et enfin, le 10 novembre:


 

 















 Le lac Osisko n'était pas encore gelé ... Ce n'était qu'une question d'heures ... A l'instar d'un certain Jésus, les canards marchaient sur l'eau le lendemain! Les températures sont glaciales pour quelqu'un du Vieux Continent comme moi! Mais il s'agit surtout de la conjugaison du vent avec la neige.



L'occasion pour nous de tester le mode 4x4 du pick up, encore non chaussé de pneus hiver! Une chose est sure, c'est bien plus drôle avec un V8 sous le capot qu'avec une petite 1,4L essence! Un tel engin est bien plus solide et bien plus haut sur pattes aussi ... Heureusement ... Parce qu'avec ma petite citadine, la bordure de trottoir additionnée à ma vitesse, j'étais bonne pour un parallélisme et une roue! Oui, bon, c'est bon ... On ne peut pas tout avoir ... 

Soit dit en passant, les pneus hiver sont obligatoires du 15 décembre au 15 mars ici. Bref, à présent, c'est chaussé! Je pensais que ça allait nous coûter un bras, ce n'est pas si pire: 450$CA ... Avec une assurance en prime: si on scrape un tire ou si on fait un flat: zéro stress! Et vu que ça nous arrive tout le temps, c'est un bon investissement!

Bref, les températures extérieures ressenties étaient correctes, même agréables. A ce moment très précis, je pensais avoir encore un peu de répit! 

Après une fin de semaine douce (environ 6°C), j'ai osé partir au travail le matin sans gants ni bonnet! GRAVE ERREUR DE DÉBUTANTE! Je me suis maudite. Derrière les carreaux, j'ai vu les éléments se déchainer ... Entre mon départ de la maison à 7h30 et ma sortie de l'hôpital à 16h30, il y avait bien 15°C de différence! Mes cinq minutes de marche en plein vent sous la neige ont été un enfer! I SURVIVED! 

Troisième déclic: il faut acheter le manteau!

Désormais, cela fait une semaine que l'hiver est bel et bien là.  Nous avons vécu notre premier -20°C réel, ressenti -30°C... Mon impression? Ça pique, ah non, ça brûle ... Ah non, ça engourdi ... En fait, c'est l'ordre chronologique des sensations que l'on perçoit sur les parcelles de peau exposées ou peu couvertes.

Ça a été l'occasion pour toute la gang de retourner en enfance et de faire les premières descentes de luge et de snow skate sur le Mont Mouska... J'avoue, je n'en ai pas fait: je n'ai pas encore mon pantalon de ski et franchement, il faisait frette! Pour prendre ces photos, ma main droite a pris un grand bol d'air frais: en cinq minutes, mes doigts sont passés de rosés, à rouges puis à blancs engourdis.




















Au fait, savez vous comment ils déneigent les trottoirs ici?  Avec un mini tractopelle qui tasse la neige sur les côtés ... Et le sel, c'est out, has been ... Le gravier, c'est mieux, c'est l'avenir!


















Un de mes rêves: jeter un caillou dans un lac gelé. Malheur à moi, pas de pierre aux alentours ...  
















Maintenant, les seules plumes de canard que l'on peut apercevoir, ce sont celles qui sortent de mon manteau!

Ça nécessite aussi pas mal d'adaptation. Alors, j'ai appris à mettre plus de temps à m'habiller (Entre autre, mettre les souliers, puis le manteau, le bonnet puis ajuster la capuche moumoutée et enfin les moufles, elle même bien rentrer dans les manches du manteau ... Tout ça, en évitant de trop transpirer, sinon, c'est le grelottage assuré ... Ça y est, j'suis prête .... AAAAAaaaaaah crisse de tabarnak, j'ai oublié de déclencher/ débarrer la porte, j'suis pognée, je n'arrive pas à tourner la poignée ... Défaite ... ) et à me déshabiller très rapidement une fois à l'intérieur, à ne pas sortir juste en pull même pour aller chercher le courrier à la malle, à mettre systématiquement un legging sous mes pantalons, à tourner mon corps entier lorsque je veux regarder sur les côtés (Oui, la moumoute, c'est génial mais ça crée des angles morts!), à ne jamais avoir loin de moi de l'antigel pour les serrures, à ne plus sur-sauter lorsqu'un char s'allume tout seul, sans personne dedans (Vive le démarrage à distance!) ... Et surtout, à regarder les prévisions météo avant chaque sorties ... J'en passe et des meilleures ...


Je commence aussi à comprendre des concepts, jusqu'à présent abstrait à mes yeux. Comme "aller en raquettes au boulot", surtout quand tu t'enfonces dans la neige jusqu'au genou; où "couvrir sa tête car c'est une partie du corps avec de grosses déperdition de chaleur" ... pour moi, ça ne s'appliquait qu'en maternité, pour les nouveaux nés ...Prochain investissement: une chapka!

























Des tranchées se forment. On commence à ne plus savoir où mettre la neige! 

Et ce n'est que le début ...

mercredi 23 octobre 2013

Mes premiers pas dans le monde hospitalier Québécois



                Mes premiers pas dans le monde hospitalier Québécois … AAAaaaah il me tardait de l’écrire cet article … Nous allons jaser des banalités et des anecdotes … Et il y en a !

                Premièrement, j’ai du revoir mon vocabulaire. Une casaque est une jaquette, voir une jaquette à pitons (des casaques qui peuvent se déboutonner au niveau des épaules, pour faciliter les changements lorsqu’il y a des perfusions, nan, pardon, des solutés. Eux même suspendu aux poteaux à soluté …). Ensuite, je me suis sentie bien bête lorsque l’on m’a demandée une bassine et que j’ai ramené, baaaah, une bassine au lieu d’un plat bassin. Sans parler de mes grands moments de solitude face à une requête de plat à mains (une bassine pour le coup !), de débarbouillettes (des gants de toilettes !), de pichous (des chaussons), de monter les ridelles (les barrières) d'un lit, où encore d’emmener un patient client dans un cubicule (un box). Imaginez mon désarrois en voyant l’incompréhension sur le visage d’un patient alors que je lui demande simplement où sont ses chaussettes (des bas) et s’il veut un pull (un chandail) aujourd’hui, ou dans les yeux d’une collègue quand je parle d’accompagner un patient à la radio : « la radio ? Pourquoi tu veux une radio ? » Aaaah pardon, je l’accompagne aux rayons X. J’ai apporté des cabarets (des plateaux) aux clients puis je les ai « pitché » (« lancé ») dans un buggy (un chariot). Je me suis barouettée (trimballée) dans les corridors (couloirs), afin d’aller chercher l’eau à l’abreuvoir (Nan, je ne suis pas allée jusque dans une étable pour cela, il s’agit simplement d’une fontaine) pour les patients ou bien pour peser (appuyer) sur les pitons (boutons) des cloches (sonnettes) déclenchés par ces derniers. J’ai provoqué quelques fous rires à mes nouvelles collègues lorsque j’ai dis à un patient client alité, à qui on changeait les draps, que ça allait lui faire une boule dans le dos (les boules pour les Québécois, ce sont les seins …), ou encore quand j’ai réclamé une piquette au lieu d’un piquet (une alèse). C’est mon âme d’alcoolique fauchée qui veut ça ! :D 

Après, j’ai bien rigolé aussi quand une infirmière a parlé de changer la collerette d’un client … Bon, j’avoue que je ne sais pas trop encore ce qu’est une collerette au Québec, mais certainement pas la même chose qu’en France ! Puis comprenez le free for all (méli mélo) dans ma tête avec des phrases pourvues de double négation. Extrait : « Bon, fek (fait que) dans l’cubicule 5, y a pas personne. » « Donc il y a quelqu’un, s’il n’y a pas personne … » « Béh nan, enfin, il n’y a pas personne pas pantoute »  « Mais attend, pas pantoute, ce n’est pas pas du tout ? :P » « Raah ostie gang d’Français, vous vous compliquez trop la vie ! :D »

Bref, de bonnes parties de rigolade … Hé oui, c’est dur de travailler sur le plancher (sur le terrain !) …

                Deuxièmement, concernant mes premières impressions. Déjà, je ne vois pas les infirmières courir partout, ni même les préposé(e)s aux bénéficiaires (les aides soignants). Il y a de l’ouvrage, mais elles ont l’air en nombre. Ensuite, il n’y a pas 2 types d’infirmières, mais 5 !!! Déjà, je vais vous mettre un organigramme que j’ai eu via le Regroupement des Infirmières Française au Québec (RIFQ), faisant le comparatif entre les études d’infirmières au Québec et en France, avec l’ancien et le nouveau diplôme. Sachez juste mes chers confrères et mes chères consœurs diplômé(e)s d’avant 2012, l’Accord de Reconnaissance Mutuelle, de juillet 2011, entre l’ordre infirmière Français et Québécois : c’est du vent ! Ils refusent de nous reconnaître clinicienne (donc Bachelière !) avec des arguments aucunement recevable et [presque] vexant. Nous avons un sous diplôme par rapport aux diplômé(e)s de 2012, aux yeux du Ministère de l’Immigration et des Communautés Culturelles. 



Et juste pour faire enrager mes consœurs et confrères d’avant 2012, voici un comparatif des études d’infirmière en France! C’est vrai, c’est un sous diplôme, tout en faisant plus d’heure … Il faut m’expliquer O_o



                C’est difficile de faire un descriptif précis de ces métiers, puisque chez nous, il n’existe qu’une seule infirmière (Désolé, je mets au tout au féminin, j’en ai ras le bol de cette langue Française sexiste, il y a une majorité de femme dans ce corps de métier !). Alors imaginez que notre infirmière de soins est divisée en trois : l’auxiliaire, l’infirmière et la clinicienne. Référez vous à l’organigramme pour voir les études. Concrètement, entre l’infirmière et l’infirmière clinicienne, sur le « plancher », il n’y a aucune différence. Mais forcément, il y en a, sinon, pourquoi faire un baccalauréat en Sciences Infirmières ? Les différences réelles sont le salaire et l’évolution de carrière ! 

Alors qu’une infirmière commence sa carrière à 23$CA de l’heure, la clinicienne est au moins à 27$CA brute … Sachant que chaque année, il y a une augmentation de salaire d’environ 1 à 2$CA horaire brute. Juste une parenthèse, ne vous faites pas avoir par ces taux horaires alléchants, en retirant 20% de taxes puis en ramenant en euros, 23$CA horaire représente environ 13€ ! Cependant, votre salaire bi hebdomadaire est du net de chez net, l’impôt est prélevé à la source ! Et 23$CA, c’est le moins qu’une infirmière puisse être payée (sauf si elle est auxiliaire !). 

Niveau carrière, une clinicienne pourra accéder à des postes d’encadrements, ou des postes dans les CLSC (Centre Local de Santé Communautaire) qui serait l’équivalent de nos infirmières libérales. 

Un peu plus haut, je parlais de 5 types. Voici les deux dernières : 

La praticienne. Les Québécois ont compris tout l’intérêt de former une infirmière aux affections longues durés et chroniques pour désengorger les services d’urgences et les cabinets médicaux. Un petit rappel sur le système de santé Québécois. Il est presque semblable au notre. Nonobstant, il y a une pénurie de médecin et pour en rencontrer un, il faut faire partie de sa liste de client (Sans doute une idée farfelue des Anglais !). Pas de médecin de famille, pas de médecin simplement. Ca veut dire aller aux urgences. Le terme bobologie prend encore plus son sens qu’en France ! Nombreux Québécois sont sans médecin. Actuellement, en Abitibi Témiscamingue, il y a 15 médecins (je crois qu'il s'agit du quota du ministère) et chaque médecin à 600 patients sur sa liste. Avec une infirmière praticienne, il peut doubler sa liste. Aujourd’hui, seul 3 médecins travaillent avec une praticienne. Cela donne des heures et des heures d’attentes dans la salle des urgences … Mais comme en France, ces infirmières font « peur » aux médecins … 

L’inhalothérapeute. Avant d’arriver au Québec, je pensais que l’inhalothérapeute était l’équivalent de l’infirmière anesthésiste. PANTOUTE ! Il s’agit simplement d’une spécialité d’infirmière, au niveau auxiliaire. C’est une spécialité « poumon » : elles intubent, elles écoutent, elles surveillent les paramètres des respirateurs … Bref, une infirmière anesthésiste sans l’anesthésie ! 


Bref, l’impression, pour le moment, c’est qu’il y a beaucoup de monde très qualifié dans un domaine et non une personne qualifié globalement … J’imagine les réunions d’équipe lorsqu’il faut débattre d’une situation d’un patient … 

Je vais doucement évoluer dans ce nouveau monde, en m'adaptant du mieux que je puisse! En tout cas, l'accueil "administratif" est plus que très positif ... Je n'ai jamais été accueilli de la sorte par une administration!

jeudi 17 octobre 2013

Histoire du Québec: seconde moitié du XVIIIème siècle au sursaut de la Nouvelle France



                Je ne le répèterai jamais assez : contexte, contexte et contexte. Le XVIIIème siècle, le siècle des Lumières. Comme dit dans le dernier article, Louis XIV rend l’âme en 1715. L’histoire se répète : il laisse comme successeur un enfant de 5 ans. Jusqu’à sa majorité (13 ans et 1 jour !), c’est le neveu du défunt roi, le Duc d’Orléans, qui assurera la Régence. Les finances sont catastrophiques. En 1718, la Nouvelle Orléans est fondée et la Traite des Noirs commence. Louis XV monte sur le trône, en 1723, mais il ne montre pas une réelle volonté de régner. Il délègue indirectement ses pouvoirs à ses favorites (Madame de Pompadour par exemple) qui « placent » leurs pions. Il meure le 10 mai 1774, et son petit fils devient roi, nommé Louis XVI. C’est le siècle de l’avènement de la Démocratie. 

                Au milieu du XVIIIème siècle, la Nouvelle-France suscite bien des convoitises. Pour rappel, voici, à peu près, l’étendue de cette dernière.

La Nouvelle France au XVIIIème siècle, après le traité d'Utrech

                Cependant, il faut full personnes pour peupler une telle immensité. Ce n’était pas le cas dans les années 1754 : à peine 70 000 habitants, dont la majorité vit dans la vallée du Saint Laurent. Cette répartition est encore valable aujourd’hui : 80% de la population Québécoise vit sur les rives du fleuve. Les déséquilibres étaient énorme entre les Franco-canadiens et les Anglo-américains. Leurs 13 colonies, très prospères, étaient principalement concentrées sur le littoral Atlantique. Ces colonies sont très autonomes et en avances : presque toutes sont pourvues d’un Parlement et d’une milice locale. Nonobstant, elles ne sont pas unies. Le visionnaire Benjamin Franklin (le monsieur sur les billets de 100 $US !), souhaitant en faire une grande Nation, verra son projet rejeté. Il finit par y arriver: il participera à la rédaction de la Déclaration d'Indépendance des États Unis d'Amérique le 4 juillet 1776. Comme quoi il faut "avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit" (Oscar Wilde)! Mais ça, c'est encore une autre histoire ...

Benjamin Franklin, un des Pères Fondateurs des États Unis

                La menace est grande pour les Franco-canadiens : ils sont oppressés par leurs adversaires de toujours avec la fondation de la Nouvelle Écosse à l’Est et certains Américains convoitent des terres plus à l’Ouest, dans la vallée de l’Ohio. Les Anglo-américains se sentent bloqués et/ou encerclés dans leur développement. 
En 1754, les Français achèvent la construction du Fort Duquesne (Aujourd’hui, il s’agit de la ville de Pittsburgh, en Pennsylvanie), prit comme une véritable provocation par les Américains de Virginie. Ils envoient alors un homme se nommant George Washington (Celui sur les billets de 1$US !). 

Le premier Président des États Unis
Washington au Mont Rushmore





















Il embrasse sa grande destiné alors qu’il n’est âgé que de 22 ans. Washington est à la tête de 120 miliciens alors que les Français ne sont qu’une trentaine. Toutefois, Joseph Coulon de Villiers de Jumonville ne se laisse pas impressionner : il part à la rencontre des miliciens Virginiens et leur ordonne de quitter les « terres du Domaine du Roy ». Son courage ne le sauvera pas de la mort : à peine sa phrase finit qu’un Amérindien allié aux Virginiens lui fend le crâne avec son tomahawk. Cette scène d’épouvante déclenche un affrontement sanglant remporté par les plus nombreux ! Les Franco-canadiens, alliés avec des Amérindiens, et mené par le frère de De Jumonville ripostent dans le mois qui suit. La victoire est facile mais ça ne fera que remettre le feu aux poudres !


                Clairement, ces affrontements engendrent le triste volet historique du « Grand dérangement ». A la suite du traité d’Utrech, l’Acadie est cédée aux Anglais. Et ces derniers la rebaptisent : Nouvelle Écosse. Les Anglo-américains se méfient énormément des Acadiens. Pourtant, afin de conserver leur religion et leurs terres, ces catholiques de souche Française s’étaient engagés à rester neutres en cas de conflit entre l’Angleterre et la France. Les Anglo-américains brisent ce « contrat » et exigent des Acadiens qu’ils servent pour la couronne britannique. Les Acadiens refusent. Ils se retrouvent déportés ! 

Ordre d'expulsion des Acadiens


Durant l’été et l’automne 1755, environ 12000 hommes, femmes et enfants seront parqués comme du bétail et disséminés dans des colonies Américaines, en Louisiane et en Europe (C'est sans doute pour ça qu'il y a une fête des Acadiens à Saint Aubin, en Normandie!). Plus de 7000 personnes auraient été victimes de ce nettoyage ethnique. 


                Comme je vous l’ai déjà dis, le climat politique en métropole influençait grandement celui des colonies. Le 8 juillet 1755, Paris et Londres rompent officiellement leurs relations. Hé oui, les Français n’ont pas trop apprécié qu’un amiral Anglais coule deux de leurs vaisseaux de guerre au large de Terre Neuve. Étrangement, c’est l’Angleterre qui déclare officiellement la guerre à la France le 18 mai 1756. C’est le début de la Guerre de Sept Ans. Par jeux d'alliance, l'Angleterre se retrouve favoriser sur le continent européen, contrairement à la France. Ainsi, la couronne britannique peut concentrer le gros de ses troupes dans les colonies. 

Mais rien n'est encore perdu ...

Cette partie de l'Histoire se joue entre plusieurs protagonistes: 

- William Pitt, un orateur passionné qui n'a rien d'un courtisan, considéré comme un sauveur par l'Angleterre. Sa principale idée: c'est en Amérique que les Anglais pourront vaincre leur plus vieil ennemi, et non sur les champs de bataille du Vieux Continent.

William Pitt



- Louis-Joseph de Montcalm, un militaire qui a de la bouteille et qui compte dans ses décorations la plus haute distinction militaire du royaume de France: la croix Saint Louis. Il est aux commandes de l'armée de Nouvelle France. 

Louis Joseph de Montcalm


La force de Montcalm est dans son entourage: - le chevalier de Lévis, second du commandant Montcalm. Il est courageux, intrépide et fin diplomate. 

Chevalier de Lévis

                                                                                  - Louis-Antoine de Bougainville, l'aide de camp. Il est déjà un homme de science reconnu et il laissera d'importants récits de voyage autour du monde...

Louis Antoine de Bougainville
  Deux batailles donnant la victoire aux troupes de Montcalm montrent de façon significative que le sort de la Nouvelle France n'est pas encore déterminé.

Mais toutes ces batailles méritent un article complet, avec plein de carte! Suspens ...