samedi 10 août 2013

Rétrospective d'une semaine: Collines D'Alembert et Mont Chaudron




                Dans les alentours de Rouyn,  à 18 kilomètres sur la route de La Sarre, se trouve les Collines D’Alembert. Ces dernières sont sillonnées par six sentiers pédestres totalisant environ 7,7 kilomètres. Comme presque partout en Abitibi Témiscamingue, les phénomènes géologiques sont facilement observables : coussins volcaniques et veine de Quartz au programme.

Ami(e)s géologue, ne lisez pas la suite, je vais faire de la vulgarisation sur ces épiphénomènes. Qui dit vulgarisation, dit forcément « raccourcis ». En général, ça donne des informations que je qualifierai de « Oui, c’est ça maiiiiis … ». 

                Avant, il ne fallait pas me demander ce qu’était un coussin volcanique … Ma culture sur les cailloux était très maigre : un caillou c’est potentiellement beau, de par sa forme ou sa couleur, mais rien de plus. Un géologue, qui se reconnaîtra, m’a dit une chose criante de vérité : « Sans géologue, rien ne serait possible ! ». Tabarouette, tous les composants des ordinateurs, des voitures… Ca vient des minerais et de l’art de les extraire !  Si ma professeure de Sciences de la Vie et de la Terre m’avait dit ça, je me serai sans doute plus intéressée à ces petits cailloux et aux trésors qu’ils pouvaient contenir. Depuis que je suis iccitte, j’ai appris à regarder et à observer ces formations ! Crisse, c’est que c’est presque intéressant ! O_o

Allons-y ! 

                Un coussin volcanique est la preuve d’une éruption sous marine. Imaginez une coulée de lave à plus de 1000°C arrivant dans l’océan. Le choc thermique engendre un refroidissement extrêmement rapide, créant ainsi une croûte. La lave continue plus ou moins de circuler à l’intérieur de ce néo-tube, jusqu'à refroidissement complet. Pensez maintenant que cet événement est répété plusieurs fois, tout en s’empilant. Lorsque la roche est cassée, nous pouvons observer ces drôles de formes, faisant effectivement penser à des oreillers, des coussins. 



                Pour le Quartz, sans rentrer dans des détails que je ne maîtrise absolument pas, je sais qu’il est composé majoritaire de silice (SiO2 = deux oxygènes pour un sillicium). Ce sont les deux éléments les plus abondants de l’écorce terrestre. Ce qui explique que le Quartz est un minéral très facilement observable, partout dans le monde. Pour le plaisir des yeux, il peut revêtir des couleurs blanches (iccitte même !), grises, jaunes, violettes, roses, brunes, noires, verdâtres, bleuâtres, rouges, vertes … Et l’incontournable translucide !

 





















Je stoppe sur la géologie. Point trop n’en faut.
 
                Nous profitons de cette belle journée pour errer tranquillement sur les chemins des Hirondelles et de la Griffe. Convenablement chaussées, guidées par les inoukchoucks et quelques panneaux nous avons embrassé les environs du haut des différents points de vue.

En hiver, armé de patience et graines de tournesol, les hirondelles peuvent venir « casser une p’tite graine » dans le creux de nos mains … J’ai presque hâte d’essayer : être Belle* ne serait-ce qu’un instant dans ma vie ! :P

                Ce que j’aime sur les sentiers pédestres de l’Abitibi, c’est qu’ils sont surprenants ! Soit, la voie disparaît sous la végétation, soit il faut escalader soit nous devons nous faufiler dans un tunnel rocheux !

 
















 


































                 Cette petite balade a été ponctuée de moult arrêts « bleuet » … Oui, maintenant, nous savons à quoi ressemble ces petites baies. Fraîchement cueillies à flanc de roche et gorgées de soleil : un régal ! Il était presque difficile de nous déloger de cette place !



 "Nan mais laissez moi, nan mais laissez moi ... ". Si vous ne voyez pas la référence: juste pour avoir la banane!






 















Dans tout ça, il y a un très beau panorama:


                Pour clôturer cette belle journée, j’ai proposé à mes aventurières de voir le Mont Chaudron. Ce n’était pas du tout sur notre route, mais il s’agit d’une anomalie géologique et ça vaut le coup d’œil ! Ce dernier sur trouve sur la Transcanadienne 117, à la frontière du Québec et de l’Ontario. De Rouyn, il faudra faire 40 minutes de route vers l’Ouest. 

                Au passage, non loin de ce Mont, se trouve le Mont Kanasuta (500 mètres), là où une petite station de ski de descente existe. Ouiii, nous sommes trèès loin des Alpes … 

                J’ai déjà entendu des Québécois le nommer : Colline Cheminis. Ce nom reste très métaphorique, au même titre que Mont Chaudron. Avec un peu d’imagination, il représente un chaudron inversé. Il fait parti des plus haut sommet de l'Abitibi, culminant à 507 mètres, après plusieurs Monts sans nom à l'Est de la ville de Senneterre et le Mont Dominant (572 mètres) au Parc Aiguebelle. Visiblement, il existe des sentiers, mais d’après nombreux Québécois, l’ascension est particulière dangereuse et elle demande une très bonne condition physique. De plus, la vue n’est pas exceptionnelle à ce qu’il parait. Ne prenons pas de risque inutile !
















Mystique!


















                Pourquoi dit-on qu’il s’agit d’une anomalie géologique. Tout simplement parce que c’est un relief isolé qui domine significativement une plaine. C’est peut être une anomalie, mais nous pouvons en observer partout dans le monde, comme par exemple les célèbres « pains de sucre » de la Baie de Rio de Janeiro. 

Pour l’anecdote, une paroi du Mont faisant face à l’Ontario a été Fleurdelisée début juillet (Plissez un peu les yeux, et guettez une petite tache blanche sur la droite ...) … Ca sent la provocation ! :D Ce géant a aussi essuyé un grand incendie en mai 2012 ravageant la moitié du couvert forestier !

Sur ce, je vais me coucher mwé! Bonne journée Ami(e)s Français et bonne méditation!


*Bande d’incultes ! Revoyez vos classiques de Disney ! :D


Si vous voulez la scène complète, cliquez iccitte !

mercredi 7 août 2013

Rétrospective d'une semaine: Le dispensaire de La Corne


                Un nouvel article qui répond bien au pourquoi du comment. Cette visite s’inscrit parfaitement au tableau de ma passion : mon métier. Je suis intarissable lorsque l’on me lance sur ce sujet. En feuilletant les guides touristiques du Far West du Québec (Comprendre l’Abitibi Témiscamingue), je suis tombée sur la page vantant les mérites de ce dispensaire. Je l’ai donc cornée, en vue de m’y rendre.


C’est chose faite !


                Le dispensaire de la Garde se situe à La Corne, à environ 132 kilomètres à l’Est de Rouyn Noranda. Le passage est obligé par Amos, vu qu’il n’existe pas de route/pont permettant la traversée du Lac Malartic.


                De l’histoire, encore de l’histoire ! Dans les années 30, le Québec est en pleine crise économique, le gouvernement met en place des plans pour inciter les chômeurs de la ville à coloniser les terres nouvelles. [Dis donc, on pourrait presque faire un parallèle avec les déserts médicaux en France !]
Evidement, aucuns médecins ne voulaient s’installer dans ces contrées plutôt hostiles! Ainsi, pour assurer des services médicaux à ces colons, le gouvernement a recours à des infirmières de colonie. La sélection était faite sur concours et seul (e)s les meilleur (e)s étaient retenues.


                Ce ne sont pas des médecins, mais presque. La colonisation d’un pays neuf n’a rien d’une sinécure. Entre les paysans, les mineurs et les bûcherons, les heures de travail sont longues et les risques d’accidents élevés. Dans cet univers rude, l’infirmière de colonie s’applique à pallier l’absence d’hôpitaux et de médecins. Sa tâche ne comporte pratiquement aucune restriction. Elle dispense tous les soins imaginables depuis le réconfort des colons démoralisés jusqu’à l’amputation d’une jambe sectionnée lors de l’éboulement d’une galerie. Elle avait aussi un rôle de prévention et d’éducation à l’hygiène.























                A l’époque, être garde malade était bel et bien une vocation. C’était même nécessaire : soignante, sage-femme, dentiste, chirurgienne, pharmacienne, et à l'occasion vétérinaire, l'infirmière de colonie était disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, là où les médecins refusaient de s'installer. Dans sa communauté, la garde-malade jouit d’un statut de notable, au même titre que le curé ou l’institutrice. Par conséquent, elle doit observer une conduite exemplaire. Son rôle lui interdit aussi de se lier à certaines personnes plus qu’à d’autre afin d’éviter les qu’en dira-t-on, les rivalités et les conflits d’intérêts. Ce n’était pas des religieuses, mais elles n’avaient pas le droit de se marier. Pour maintenir sa place, elle doit faire preuve de retenue, de discrétion et de maturité.





















                Bien que son cabinet et son loyer soient attenants, l’infirmière de colonie ne dispose que de peu de temps pour son organisation domestique. Son travail la contraint à une disponibilité constante. Ainsi, dans bien des cas, l’infirmière doit recourir au service d’une aide pour entretenir sa maison. En plus des tâches ménagères quotidiennes, cette personne reçoit les patients et tient l’agenda. Souvent, c’est une parente ou une amie qui joue ce rôle de soutien.

























                Ce dispensaire est celui de garde Gertrude Duchemin. Après trois années d'études à l'Hôpital de Lachine, sur l’île de Montréal, elle devient garde-malade enregistrée en 1932. Elle exercera sa profession à Montréal avant de devenir infirmière de colonie en décembre 1936, pour desservir les cantons de La Corne et de Vassan en Abitibi. Pendant plus de 40 ans, elle accomplit un travail aussi faramineux qu’extraordinaire qui la satisfait pleinement. La population lui manifeste une confiance à toute épreuve. Avant de franchir le seuil de sa vie, à 80 ans, Garde Gertrude Duchemin, manifeste le souhaite que le dispensaire où elle a exercé sa vocation d'infirmière (1936-1976) devienne un lieu historique qui rende hommage aux infirmières de colonie, tout en faisant connaître au public l'évolution de la profession d'infirmière et des soins de santé au Québec.

                La Commission des lieux et monuments historiques du Canada a classé en mai 2004, Le Dispensaire de la Garde de La Corne, comme Lieu Historique National du Canada. Il est donc unique en son genre !


Au Québec, il y a eu 174 dispensaires, dont 61 en Abitibi-Témiscamingue.




                Maintenant, mes impressions. Nous avons eu le droit à une super visite, effectuée par une infirmière passionnée ! Une infirmière de colonie encore en activité s’est jointe à nous. Pour en savoir plus sur Garde Monique Lachance


                Vous devez vous dire que le métier est loin d’être le même que celui d’aujourd’hui. Je vous l’accorde. Mais une base reste commune : le dévouement et la relation à autrui. Durant cette visite, j’ai ressenti cette fierté d’être infirmière. Il y avait une petite vidéo et les mots prononcés par garde Eva Morin m’ont bouleversée … J’ai presque failli lâcher une petite larme. Je suis incapable de vous redire ses paroles, mais je ne pense pas que se soit le « contenant » mais bien le contenu qui m’ait tant touchée. Et ça, c’est bien propre à chacun.

Quelques autres photos:

Il y a de quoi droguer tout un régiment!

L'ancêtre de notre dossier de soins



Oooh Floreeeeeeence!


L'alcool c'est mal!