Mes
premiers pas dans le monde hospitalier Québécois … AAAaaaah il me tardait de
l’écrire cet article … Nous allons jaser des banalités et des anecdotes … Et il y en
a !
Premièrement,
j’ai du revoir mon vocabulaire. Une casaque est une jaquette, voir une jaquette
à pitons (des casaques qui peuvent se déboutonner au niveau des épaules, pour
faciliter les changements lorsqu’il y a des perfusions, nan, pardon, des
solutés. Eux même suspendu aux poteaux à soluté …). Ensuite, je me suis sentie
bien bête lorsque l’on m’a demandée une bassine et que j’ai ramené, baaaah, une
bassine au lieu d’un plat bassin. Sans parler de mes grands moments de solitude
face à une requête de plat à mains (une bassine pour le coup !), de
débarbouillettes (des gants de toilettes !), de pichous (des chaussons), de monter les ridelles (les barrières) d'un lit, où
encore d’emmener un patient client dans un cubicule (un box). Imaginez
mon désarrois en voyant l’incompréhension sur le visage d’un patient alors que
je lui demande simplement où sont ses chaussettes (des bas) et s’il veut un
pull (un chandail) aujourd’hui, ou dans les yeux d’une collègue quand je parle
d’accompagner un patient à la radio : « la radio ? Pourquoi tu
veux une radio ? » Aaaah pardon, je l’accompagne aux rayons X. J’ai
apporté des cabarets (des plateaux) aux clients puis je les ai « pitché »
(« lancé ») dans un buggy (un chariot). Je me suis barouettée
(trimballée) dans les corridors (couloirs), afin d’aller chercher l’eau à l’abreuvoir
(Nan, je ne suis pas allée jusque dans une étable pour cela, il s’agit
simplement d’une fontaine) pour les patients ou bien pour peser (appuyer) sur
les pitons (boutons) des cloches (sonnettes) déclenchés par ces derniers. J’ai
provoqué quelques fous rires à mes nouvelles collègues lorsque j’ai dis à un patient
client alité, à qui on changeait les draps, que ça allait lui faire une boule
dans le dos (les boules pour les Québécois, ce sont les seins …), ou encore
quand j’ai réclamé une piquette au lieu d’un piquet (une alèse). C’est mon âme
d’alcoolique fauchée qui veut ça ! :D
Après, j’ai bien rigolé aussi
quand une infirmière a parlé de changer la collerette d’un client … Bon,
j’avoue que je ne sais pas trop encore ce qu’est une collerette au Québec, mais
certainement pas la même chose qu’en France ! Puis comprenez le free for
all (méli mélo) dans ma tête avec des phrases pourvues de double négation.
Extrait : « Bon, fek (fait que) dans l’cubicule 5, y a pas
personne. » « Donc il y a quelqu’un, s’il n’y a pas personne … »
« Béh nan, enfin, il n’y a pas personne pas pantoute » « Mais attend, pas pantoute, ce n’est pas
pas du tout ? :P » « Raah ostie gang d’Français, vous vous
compliquez trop la vie ! :D »
Bref, de bonnes parties de
rigolade … Hé oui, c’est dur de travailler sur le plancher (sur le terrain !)
…
Deuxièmement,
concernant mes premières impressions. Déjà, je ne vois pas les infirmières
courir partout, ni même les préposé(e)s aux bénéficiaires (les aides
soignants). Il y a de l’ouvrage, mais elles ont l’air en nombre. Ensuite, il
n’y a pas 2 types d’infirmières, mais 5 !!! Déjà, je vais vous mettre un
organigramme que j’ai eu via le Regroupement des Infirmières Française au
Québec (RIFQ), faisant le comparatif entre les études d’infirmières au Québec
et en France, avec l’ancien et le nouveau diplôme. Sachez juste mes chers
confrères et mes chères consœurs diplômé(e)s d’avant 2012, l’Accord de
Reconnaissance Mutuelle, de juillet 2011, entre l’ordre infirmière Français et Québécois : c’est
du vent ! Ils refusent de nous reconnaître clinicienne (donc Bachelière !)
avec des arguments aucunement recevable et [presque] vexant. Nous avons un sous
diplôme par rapport aux diplômé(e)s de 2012, aux yeux du Ministère de l’Immigration
et des Communautés Culturelles.
Et juste pour faire enrager mes consœurs
et confrères d’avant 2012, voici un comparatif des études d’infirmière en France! C’est
vrai, c’est un sous diplôme, tout en faisant plus d’heure … Il faut m’expliquer
O_o
C’est
difficile de faire un descriptif précis de ces métiers, puisque chez nous, il n’existe
qu’une seule infirmière (Désolé, je mets au tout au féminin, j’en ai ras le bol
de cette langue Française sexiste, il y a une majorité de femme dans ce corps
de métier !). Alors imaginez que notre infirmière de soins est divisée en
trois : l’auxiliaire, l’infirmière et la clinicienne. Référez vous à l’organigramme
pour voir les études. Concrètement, entre l’infirmière et l’infirmière
clinicienne, sur le « plancher », il n’y a aucune différence. Mais
forcément, il y en a, sinon, pourquoi faire un baccalauréat en Sciences
Infirmières ? Les différences réelles sont le salaire et l’évolution de
carrière !
Alors qu’une infirmière commence
sa carrière à 23$CA de l’heure, la clinicienne est au moins à 27$CA brute …
Sachant que chaque année, il y a une augmentation de salaire d’environ 1 à 2$CA
horaire brute. Juste une parenthèse, ne vous faites pas avoir par ces taux
horaires alléchants, en retirant 20% de taxes puis en ramenant en euros, 23$CA
horaire représente environ 13€ ! Cependant, votre salaire bi hebdomadaire
est du net de chez net, l’impôt est prélevé à la source ! Et 23$CA, c’est
le moins qu’une infirmière puisse être payée (sauf si elle est auxiliaire !).
Niveau carrière, une clinicienne
pourra accéder à des postes d’encadrements, ou des postes dans les CLSC (Centre
Local de Santé Communautaire) qui serait l’équivalent de nos infirmières
libérales.
Un peu plus haut, je parlais de 5
types. Voici les deux dernières :
La praticienne. Les Québécois ont
compris tout l’intérêt de former une infirmière aux affections longues durés et
chroniques pour désengorger les services d’urgences et les cabinets médicaux.
Un petit rappel sur le système de santé Québécois. Il est presque semblable au
notre. Nonobstant, il y a une pénurie de médecin et pour en rencontrer un, il
faut faire partie de sa liste de client (Sans doute une idée farfelue des
Anglais !). Pas de médecin de famille, pas de médecin simplement. Ca veut
dire aller aux urgences. Le terme bobologie prend encore plus son sens qu’en France !
Nombreux Québécois sont sans médecin. Actuellement, en Abitibi Témiscamingue,
il y a 15 médecins (je crois qu'il s'agit du quota du ministère) et chaque médecin à
600 patients sur sa liste. Avec une infirmière praticienne, il peut doubler sa
liste. Aujourd’hui, seul 3 médecins travaillent avec une praticienne. Cela donne
des heures et des heures d’attentes dans la salle des urgences … Mais comme en France,
ces infirmières font « peur » aux médecins …
L’inhalothérapeute. Avant d’arriver
au Québec, je pensais que l’inhalothérapeute était l’équivalent de l’infirmière
anesthésiste. PANTOUTE ! Il s’agit simplement d’une spécialité d’infirmière,
au niveau auxiliaire. C’est une spécialité « poumon » : elles
intubent, elles écoutent, elles surveillent les paramètres des respirateurs …
Bref, une infirmière anesthésiste sans l’anesthésie !
Bref, l’impression, pour le
moment, c’est qu’il y a beaucoup de monde très qualifié dans un domaine et non
une personne qualifié globalement … J’imagine les réunions d’équipe lorsqu’il
faut débattre d’une situation d’un patient …
Je vais doucement évoluer dans ce nouveau monde, en m'adaptant du mieux que je puisse! En tout cas, l'accueil "administratif" est plus que très positif ... Je n'ai jamais été accueilli de la sorte par une administration!
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