mercredi 31 juillet 2013

Rétrospective d'une semaine: Amos


Mardi 23 juillet. Hum, une journée bien grise. C’est un temps à effectuer des visites ! 


            Nous nous sommes rendues dans la ville d’Amos, à environ 100km au Nord-Est de Rouyn-Noranda. Deux choses importantes à visiter dans cette ville : le puits municipal ainsi que la cathédrale. 


            C’est sous une pluie diluvienne comme l’Abitibi sait nous offrir, que nous progressons vers le puits municipal. Pourquoi un puits municipal se visite à Amos ? Tout simplement parce qu’il s’agit d’un puits, datant des années 50, qui recueille une des eaux les plus pures au monde, à même l’esker Saint Mathieu-Lac-Berry, un des plus grand de l’Amérique du Nord (Il s’étend sur plus de 70 km !), sans aucun traitement. Les résidents de la ville d’Amos boivent au robinet cette eau. Elle ne contient aucune impureté grâce au filtre naturel offert par l’esker. C’est la seule ville du Québec où l’eau n’est pas traitée car c’est inutile, elle a presque atteint l’équilibre parfait entre le pH et les sels minéraux dissous.


            Been voyons doon ! Je n’ai pas expliqué ce qu’est un esker. Il s’agit d’une formation glaciaire se présentant sous la forme d'une butte allongée parfois sur des centaines de mètres de longueur. Les eskers se forment dans des tunnels sous des glaciers. Lorsque ce dernier se retire d'une vallée, des matériaux (pierres de diverses tailles) se déposent dans les tunnels situés à la base du glacier et empruntés par des rivières sous-glaciaires. Une fois le glacier fondu, le « moulage » obtenu des tunnels reste en formant des eskers.

         Pour faire très simple et très très imagé, imaginez une passoire suivis d’une succession de filtres à café. L’eau de pluie s’infiltre et ruisselle dans l’esker, tout en se gorgeant de bons minéraux … 




            L’eau d’Amos est une véritable fierté, d’autant plus qu’elle a remporté une médaille d’or dans la catégorie « eau municipale » au prestigieux Concours international de dégustation d’eau de Berkeley Springs, en Virginie Occidentale, Côte Est, aux États-Unis. (Oui, je ne savais pas qu’il existait des concours de dégustation d’eau …)


            Il n’y a pas que les Amossois qui peuvent jouir de la Veuve Clicquot des eaux ! Elle est commercialisée dans les épiceries sous le nom d’Eska. Tout s’explique ! 





            Une fois sortis du bâtiment du puits municipal, un soleil éblouissant nous attendait ! Le temps est bien changeant en Abitibi. L’adage « Après la pluie, le beau temps » prend tout son sens ici.



            Direction la Cathédrale Sainte Thérèse d’Avila. Tout d’abord, elle porte ce nom car elle a été inaugurée le jour où l’on fêtait Sainte Thérèse. C’est le seul lieu de culte en Abitibi Témiscamingue qui porte le titre de cathédrale.



            Un peu d’histoire : elle vaut le coup ! C’est en 1922 que tout à commencé. Monseigneur Dudemaine, premier curé de la paroisse et premier prêtre desservant toute l’Abitibi, et l’architecte montréalais Aristide Beaugrand-Champagne s’unissent dans le but d'ériger une cathédrale qui fera foi de la fierté des Amossois. D'ailleurs, sa construction fut rendue possible grâce à la population locale, qui mit l'épaule à la roue afin d'en élever l'impressionnante charpente. La construction a débuté en avril-mai 1922 et le gros œuvre était fini avant l’hiver, tant bien que mal. Elle a été inaugurée en 1923. La foi soulève des montagnes (Je ne dirai pas la suite de la citation !)! Pour l’anecdote, un photographe était venu spécialement pour l’occasion car nombreux étaient ceux qui pensaient que l’édifice allait s’effondrer une fois les échafaudages retirés. Ca n’a pas été le cas, vous vous en doutez. 


            Lors de l’inauguration, il n’y avait aucune décoration intérieure … faute d’argent. A cette époque, les familles achetaient leur banc et leur prie-Dieu à l’Eglise. Il a fallu 40 ans pour que tous les bancs soient « remboursés » par les familles. Ainsi, il y avait assez d’argent pour entreprendre la décoration. 


            L'intérieur de la Cathédrale est plutôt chaleureux, contrairement à l’impression générale des églises Françaises. Un tapis rouge recouvre l'allée centrale, et recouvre tout le sanctuaire, où se trouve l'autel. Les lambris sont de marbre rose d'Italie, les mosaïques sont conçues en Italie, et les verrières, œuvre de la maison Rault de Rennes en France (Cocorico !), seront posées. Les bancs sont tous de bois foncé. Les murs sont ornés par endroit de peintures représentatives des personnages les plus importants de la religion catholique. Le dôme, quant à lui, est divisé en 24 lanières partant du centre, où l'on trouve une immense colombe de marbre blanc. Cette colombe fait 3 mètres d'envergure. Elle remplace un vieux lustre qui, visiblement, paniquait les fidèles : il avait une fâcheuse tendance à se balancer !


























            C’est en 1939 que Saint Thérèse D’Avila est promue « Cathédrale », et Monseigneur Dudemaire est alors le premier évêque du jeune diocèse d’Amos.


            Lorsque j’ai aperçu cette Cathédrale, je me suis dis que c’était un savant mélange entre Saint Pierre de Rome et Sainte Sophie (Et non Sainte Catherine) de Constantinople d’Istanbul. Je ne m’étais pas tant trompée que ça, vu que cette cathédrale est du style romano-byzantin.


            La structure de la Cathédrale est d'acier et de béton armé, matériaux assez inhabituels dans la construction de lieux de culte à cette époque. Le dôme du bâtiment est fait des mêmes matériaux, hormis le fait qu'il soit recouvert de cuivre. Aujourd'hui, il a une teinte plus verdâtre à cause de l’oxydation. Ce dôme mesure environ 31 mètres de diamètre, calibre qui coïncide évidemment avec le diamètre de la Cathédrale elle-même. Soutenu par huit arches disposées à équidistance sur un plan circulaire, le dôme de la Cathédrale devient la plus grosse coupole autoportée en Amérique du Nord. Ce lieu de culte culmine à 49 mètres, à la pointe de la coupole. Le bâtiment fait 31 mètres sous la voûte. De plus, la bâtisse a été construite sur un roc ! Elle est donc visible quelque soit l’entrée de la ville empruntée.























Une journée riche en culture!





1 commentaire:

  1. Arf, je retrouve l'aspect moderne (parfois un peu kitsch, ici ça va encore!) des églises canadiennes... Là dessus, je serais intransigeante, je trouve que les nôtres sont plus belles .

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