samedi 29 juin 2013

Et le boulot dans tout ça?



                Bah oui dites donc, et le travail ? Vous êtes nombreux à me poser la question de l’emploi. Certains et certaines d’entre vous êtes au courant que j’ai passé ma première entrevue (Ils n’appellent pas ça un entretien !)  à l’hôpital de la ville, le 26 juin.

                Je ne me suis jamais faite autant cuisinée de toute ma vie ! Je suis sure que même au DE, même en MSP, ce n’était pas comme ça. Plus d’une heure et demi de questions « personnelles » basiques (point fort, point faible, pourquoi j’ai voulu être infirmière) et de questions « mise en situation » comme « Vous êtes seule, vous rentrez dans une chambre et vous voyez le client inconscient sur les toilettes. Que faites-vous ? »  Ou encore « Une madame est à 48 heures de son accouchement. Elle est rentrée à domicile la veille. [Au passage, ici, les mamans quittent la maternité entre 24 et 48 heures après l’accouchement si tout va bien !]. Elle allaite son enfant. Elle vous appelle car elle s’inquiète de ne pas avoir de montée de lait. Qu’en pensez-vous ? Que lui dites-vous pour la rassurer ? » Ou « Un client vient d’être diagnostiqué diabétique. Cela fait 4 jours qu’il est dans le service de médecine. Il doit rentrer à domicile. Comment faites vous pour savoir s’il va être capable de gérer son traitement ? » … Bref, tout y est passé ! Les urgences, je peux gérer, mais alors l’éducation thérapeutique, j’ai un peu du mal. J’avais tout un gros livre dessus, mais il est resté en France.

                En face de ces questions, dans un tableau, il y a deux colonnes. La première semble être une liste de mots clés, qu’elles soulignent lorsque je les ai prononcées. La seconde, il y a un code numérique, de 1 à 5. Elles entouraient un de ces numéros une fois ma réponse donnée. Sans doute une note, qu’elles additionneront. Je ne sais pas trop. Je verrai bien, mais elles ont, à plusieurs reprises, répétée que tout allait très bien. 

                Autrement, il faut savoir que le Québec n’échappe pas à la pénurie mondiale de médecin et d’infirmier. Ainsi, pour réduire les coûts et pour amortir le manque de personnel, ils ont dispatché les spécialités au sein de la région. Vous ne devinerez jamais la spécialité de l’hôpital de Rouyn Noranda : la gynécologie, la maternité, la néonatalogie et la pédiatrie ! Hélène, tu as tiré le gros lot ! Marie, je t’interdis formellement de rire ! Florisse … grosse pensée pour toi, pour tes gros problèmes de dilution de produit et pour le pays que tu nous as inventées : l’Autruche ! 

                Je commence vraiment à croire que je suis destinée à finir en pédiatrie …  La vie cherche à me dire quelque chose je crois. Ceci dit, l’hôpital à un gros service de bioéthique, puisqu’il est aussi référent régional en FIV, IVG et IMG. Lors de l’entretien, lorsqu’elles ont mentionné ce service, j’ai immédiatement parlé de mon amour pour l’éthique ! Je pense, et j’espère que l’information est bien passée ! Croisons les doigts.

                De toute façon, avant de pouvoir travailler, ils doivent [ENCORE] vérifier que je n’ai pas de plainte en France, que je n’ai jamais tué et fait de grave erreur, que je ne suis pas vecteur de maladie. Je dois aussi obtenir mon permis d’exercice émanant de l’ordre infirmier du Québec … Mais ça, c’est encore une autre histoire !


Je vous tiens informé de tout ça !

Le 24 juin, c'est la Saint Jean-Baptiste!

            Le 24 juin, c’est la Saint Jean-Baptiste, fête Nationale du Québec ! Forcément, la première question qui m’est venue lorsque j’ai appris ça, c’est « pourquoi c’est votre Fête Nationale ? » A ma très très très grande surprise, tous les Québécois à qui j’ai demandé n’ont pas su me répondre ! Ostie, je suis sure que l’on demande à n’importe quel Français ce que représente le 14 juillet, la réponse est du tac au tac ! Et pourtant, nous ne sommes pas très « patriotique ». Bref, j’ai voulu en savoir plus ! 

            Les origines de cette Fête nationale remontent à des temps immémoriaux, où les peuples célébraient le solstice d'été. Pour cela, un grand feu de joie était allumé. Ce dernier symbolisant alors la lumière, qui était à son apogée. Puis, en Europe, principalement en France, on a plus tard associé à cette fête Jean, le cousin de Jésus, surnommé « le baptiste », ayant le premier reconnu puis baptisé le Christ. Ainsi, on faisait le lien entre la lumière et saint Jean Baptiste. Toujours en Europe, et spécialement en France (Décidément !), la fête religieuse de Jean le Baptiste revêt une importance particulière parce qu’il est dit que dans la nuit du 23 au 24 juin, à Paris, le roi de France, lui-même allume le feu de la Saint Jean. Les colons Français, une fois en terre d’Amérique continueront de souligner cet évènement.

            Je vois venir votre question : mais quel est le rapport avec la fête Nationale du Québec ? Hé bien, c’est le 8 mars de l’an 1834 que la Saint Jean Baptiste deviendra un symbole national pour les Québécois. En fait, un certain Ludger Duvernay et quelques autres Montréalais d’élites (une soixantaine paraît-il, d’origine Française et Anglaise) fondent une société d’entraide et de secours dont le nom en dit long sur ses objectifs : « Aide-toi et le ciel t’aidera ». Cette société deviendra, plus tard, la Société Saint Jean Baptiste. Cette dernière étant toujours active de nos jours. Le 24 juin de la même année, ces même braves gens ont organisé un grand banquet patriotique. Sans le savoir, ils venaient de célébrer la première « Saint Jean ». 

            Évidement, ce banquet fut un véritable succès. Si bien qu’un journal de l’époque (La Minerve) conclut, dans les jours qui suivent, que « Cette fête dont le but est de cimenter l'union des Canadiens ne sera pas sans fruit. Elle sera célébrée annuellement comme fête nationale et ne pourra manquer de produire les plus heureux résultats.". Petite précision, le terme "Québécois" n'est pas encore d'usage à l'époque. Ce qui explique l'emploi du terme "Canadien", ou Canadien-français.
            Mise en veilleuse pendant et après les soulèvements des patriotes de 1837 et 38, la fête renaît à Québec en 1842 en tant que fête religieuse (Afin de limiter l’absorption d’alcool, paraît-il !), et donne lieu à une grande procession, puis à Montréal en 1843, dans les mêmes circonstances. Ce fut les premiers "défilés de la St-Jean".

            Maintenant, passons aux choses sérieuses ! Ma première Saint Jean !

            Comment dire… Ça n’a absolument rien à voir avec un 14 juillet ! Ils sont aussi patriotiques lors de ce jour qu’un groupe de maudits Bretons dans une foule de festival ! Des drapeaux Fleurdelisés à perte de vue, les gens sont « déguisés », maquillés aux couleurs de leur Nation. La seule fois de ma vie ou j’ai vu l’équivalent en France, c’est lorsque nous avons été champion du monde de football en 1998 ! Imaginez un peu. Et dans une « petite ville », aucunement comparable avec Panam !

            Il soufflait sur cette foule homogène un vent de liberté et d’indépendance. Ils la réclament, ils acclament un discourt qui va dans ce sens, ils ne cachent pas cette envie, bien au contraire,  ils la crient haut et fort ! Il ne fait pas bon d’être Anglais ce jour là au Québec !







            Feu d’artifice, feu de joie … [Pour l’anecdote, la ville de Le Bel sur Quévillon, plus au Nord de Rouyn, détient le record dans le livre Guinness du plus grand feu de joie au monde. Il faut savoir qu’avant, ils mettaient des troncs d’arbre entier, haut comme 3 voir 4 étages !]. Bonne musique contemporaine et traditionnelle mais aussi un peu Française (Nous avons pu entendre « Dans les prisons de Nantes … »)





            Les mots de la fin seront sur un air de « Cœur de loup », de Philippe Lafontaine (Cette chanson revient constamment ici, au Québec !) : je vous recommande de vivre un jour une Saint Jean Baptiste !

dimanche 23 juin 2013

Ma fête



                Je vais faire ma petite mégalo, comme Kuzco (l’empereur mégalo) … Mercredi, c’était ma fête. Ici, ils ne parlent pas d’anniversaire. Je rappelle que je ne suis pas très accro aux dates et événements. Disons que j’estime qu’il n’y a, normalement, pas besoin d’une occasion pour souhaiter du bonheur à quelqu’un que l’on aime, ou pour lui offrir un cadeau. Tout ça pour dire que fêter mon anniversaire au delà de mes frontières ne me faisait pas particulièrement peur. Ce sont toujours les intentions qui comptent, même la veille ou le lendemain, même outre Atlantique. Bon, je ne vais pas non plus vous cacher qu’il y a des personnes à qui je ne tarderai pas d’en vouloir s’ils « m’oublient » … Mais pas de catastrophe à recenser cette année !

                Cependant, je tiens tout de même à souligner quelques faits. Un charmant couple de Québécois, Frédéric et Mélissa [Pour ne pas les citer !], faisant parti de la famille de Mathieu et fraîchement rencontré, deux semaines plus tôt au Parc Aiguebelle, n’a pas failli à la réputation très accueillante de leur Nation.
                Suite à une remarque très justifié de leur part, je n’ai pas fais mention d’eux dans mon article sur le Parc. Et pourtant ! Grave erreur. J’y avais pensé, mais parler des gens sur la toile nécessite leur accord. Je n’étais pas forcément très sure de tout ça. Pour rappel, les photos ci-dessous ont été justement prises du chalet tout confort qu’ils avaient loué, à quatre, pour leur fin de semaine ! C’est assis sur des grosses bûches autour d’un feu de barbecue que nous nous sommes apprivoisés ! 



                Revenons à nos moutons ( Moutons, apprivoiser ... Vous saisissez?!). Dimanche soir, mon t’chum et moi-même recevons une invitation à souper, provenant de Frédéric et Mélissa. Nous étions vraiment touchés par ce geste. C’est décidé, c’est pour mardi soir, et nous ramenons le vin ! :D
                Excellent repas : côtes de bœuf au barbecue, haricots mange-tout (les haricots plats de chez nous !) revenues  dans une poêle avec lardons, échalotes et miel et pomme de terre au four, le tout accompagné d’un Lalande de Pomerol (Petit clin d’œil ;) ) … Il y avait même du fromage : brie et camembert, made in Québec ! Et un petit dessert à base de fraises et de crème. Un régal ! Nous avons été reçus comme des rois.
                C’est donc entre le fromage et le dessert qu’ils m’ont offert un présent. Comment me mettre mal à l’aise pendant quelques instants, j’ai du devenir rouge comme une pivoine ! J  J’étais extrêmement touchée, j’ai presque failli lâcher une petite larme. Ils avaient appris entre temps que c’était ma fête. Ils ont trouvé important de le souligner. Je n’oublierai jamais ça ! Raison de plus que c’est une salière et poivrière … J’adooore !

                Le lendemain, j’ai eu le droit au gâteau au chocolat, type forêt noire mais sans les cerises, avec les bougies, au nombre de huit (Je rajeunis ! :D ), par Mathieu et Johanie. Excellent gâteau ! D’ailleurs, il n’y a pas de photo de ce dernier. Je ne pense pas à photographier ce que je mange. Dommage. Mon t’chum m’a offert une liseuse. Bien vu ! Surtout que je n’ai pu emmener aucun de mes livres ici (Hé oui, dans 23 kg, il n’y a pas trop de place pour des livres !)





                Pour finir ce 19 juin à rallonge (30 heures au lieu de 24 ! L’avantage du décalage horaire et d’être 6 heures plus jeune!), nous sommes allés nous promener sur un mont (Dont je n’arrive toujours pas à comprendre le nom !) avec cette première photographie panoramique, prise juste après le coucher de soleil! Dommage, elle est un peu floue, mais faut dire que j'étais en train de me faire dévorer par les moustiques!

jeudi 20 juin 2013

La poutine!



                Après une succulente et très diététique salade, je m’en vais vous parler de la Poutine ! Plat national du Québec,  ce met mérite que je m’y attarde ! 

D’une simplicité sans nom, les amateurs pourront s’en faire [presque] à toute heure.

                Commençons par une photo, plutôt évocatrice. Elle n’est pas de moi. J’ai déjà goûté ce plat, mais je ne l’avais encore jamais pris en photo … Quand j’ai faim, je mange, sans autre forme de procès !




                Je saiiiiiis, ce n’est peut être pas très appétissant à première vue. La Poutine est constituée de frites, de fromage dit « en crotte » (du Cheddar en réalité) et de sauce appelée rouge ou brune. Après, il existe plusieurs variante avec d’autre sauce type barbecue.
                Je n’ai pu m’empêcher de me demander d’où pouvait provenir un tel plat ! Comment ça a pu devenir un plat connu et reconnu par tous les Québécois ! Il ne semble pas y avoir un composant si typique ! Peut être est ce dans le nom ?
                L’origine est plutôt controversée et peu connue. Cependant, plusieurs légendes « urbaines » se chevauchent et se distinguent. De toutes celles que j’ai pu lire, je vais vous mettre celle que je préfère ! Elle est très « folklorique », je trouve. C’est aussi la plus répandue.

                Elle proviendrait d’un restaurant autrefois appelé Le Lutin qui rit (Ils ont l’air d’aimer les lutins : ce n’est pas le premier restaurant à y faire référence !) à Warwick, située dans la municipalité régionale de comté d'Arthabaska et dans la région administrative du Centre-du-Québec. Selon la légende, en 1957, un client, surement nommé Eddy Lainesse a demandé au propriétaire Fernand Lachance de mettre le casseau de fromage et le casseau de patates frites dans le même sac. Le propriétaire aurait répondu, avec l’accent s’il vous plaît : « Ostie, ça va faire une maudite poutine ! », d’où le nom qui veut dire « mixture étrange ». Ça prend tout son sens !

                Ceci dit, le mot existe en Acadie et en Louisiane (En rapport avec l’exilassions forcé des Québécois vers la Louisiane ! Patience, l’article sur l’histoire du Québec va arriver !), avec des significations similaires. Il semble qu’il s’agisse d’une adaptation du mot Anglais pudding. En Louisiane francophone, « poutine » est le mot utilisé pour signifier pouding. Le mot est d’origine anglaise, il est toujours utilisé là-bas pour désigner tout dessert qui suit un repas.

                Le composant le plus typique semble être le fromage en crotte … J’ai l’impression que chaque ville revendique faire le meilleur fromage en crotte du pays !

                Petit conseil aux amateurs: prévoyez une immense bouteille d'eau afin d'étancher votre soif, du a une concentration de sel supérieure à la normale!
 
                Ici, nous pouvons trouver la Poutine quasiment partout, et à toute heure ! C’est tout de même un repas « sur le pouce ». Il me semble avoir déjà entendu parler de ce plat en France … Mais sans doute avec du fromage qui pue !

Sur cette « French touch » finale, je vous laisse. Et, bon appétit bien sur !