Le 24 juin, c’est la Saint Jean-Baptiste, fête Nationale
du Québec ! Forcément, la première question qui m’est venue lorsque j’ai
appris ça, c’est « pourquoi c’est votre Fête Nationale ? »
A ma très très très grande surprise, tous les Québécois à qui j’ai demandé
n’ont pas su me répondre ! Ostie, je suis sure que l’on demande à
n’importe quel Français ce que représente le 14 juillet, la réponse est du tac
au tac ! Et pourtant, nous ne sommes pas très « patriotique ».
Bref, j’ai voulu en savoir plus !
Les
origines de cette Fête nationale remontent à des temps immémoriaux, où les
peuples célébraient le solstice d'été. Pour cela, un grand feu de joie était
allumé. Ce dernier symbolisant alors la lumière, qui était à son apogée. Puis,
en Europe, principalement en France, on a plus tard associé à cette fête Jean,
le cousin de Jésus, surnommé « le baptiste », ayant le premier reconnu puis
baptisé le Christ. Ainsi, on faisait le lien entre la lumière et saint Jean Baptiste.
Toujours en Europe, et spécialement en France (Décidément !), la fête
religieuse de Jean le Baptiste revêt une importance particulière parce qu’il
est dit que dans la nuit du 23 au 24 juin, à Paris, le roi de France, lui-même
allume le feu de la Saint Jean. Les colons Français, une fois en terre
d’Amérique continueront de souligner cet évènement.
Je
vois venir votre question : mais quel est le rapport avec la fête
Nationale du Québec ? Hé bien, c’est le 8 mars de l’an 1834 que la Saint
Jean Baptiste deviendra un symbole national pour les Québécois. En fait, un
certain Ludger Duvernay et quelques autres Montréalais d’élites (une
soixantaine paraît-il, d’origine Française et Anglaise) fondent une société
d’entraide et de secours dont le nom en dit long sur ses objectifs :
« Aide-toi et le ciel t’aidera ». Cette société deviendra, plus tard,
la Société Saint Jean Baptiste. Cette dernière étant toujours active de nos
jours. Le 24 juin de la même année, ces même braves gens ont organisé un grand
banquet patriotique. Sans le savoir, ils venaient de célébrer la première
« Saint Jean ».
Évidement,
ce banquet fut un véritable succès. Si bien qu’un journal de l’époque (La
Minerve) conclut, dans les jours qui suivent, que « Cette fête dont le
but est de cimenter l'union des Canadiens ne sera pas sans fruit. Elle sera
célébrée annuellement comme fête nationale et ne pourra manquer de produire les
plus heureux résultats.".
Petite précision, le terme "Québécois" n'est pas encore d'usage à
l'époque. Ce qui explique l'emploi du terme "Canadien", ou
Canadien-français.
Mise en veilleuse
pendant et après les soulèvements des patriotes de 1837 et 38, la fête renaît à
Québec en 1842 en tant que fête religieuse (Afin de limiter l’absorption
d’alcool, paraît-il !), et donne lieu à une grande procession, puis à
Montréal en 1843, dans les mêmes circonstances. Ce fut les premiers
"défilés de la St-Jean".
Maintenant, passons aux
choses sérieuses ! Ma première Saint Jean !
Comment dire… Ça n’a
absolument rien à voir avec un 14 juillet ! Ils sont aussi patriotiques
lors de ce jour qu’un groupe de maudits Bretons dans une foule de
festival ! Des drapeaux Fleurdelisés à perte de vue, les gens sont
« déguisés », maquillés aux couleurs de leur Nation. La seule fois de
ma vie ou j’ai vu l’équivalent en France, c’est lorsque nous avons été champion
du monde de football en 1998 ! Imaginez un peu. Et dans une « petite
ville », aucunement comparable avec Panam !
Il
soufflait sur cette foule homogène un vent de liberté et d’indépendance. Ils la
réclament, ils acclament un discourt qui va dans ce sens, ils ne cachent pas
cette envie, bien au contraire, ils la
crient haut et fort ! Il ne fait pas bon d’être Anglais ce jour là au
Québec !
Feu d’artifice, feu de
joie … [Pour l’anecdote, la ville de Le Bel sur Quévillon, plus au Nord de
Rouyn, détient le record dans le livre Guinness du plus grand feu de joie au
monde. Il faut savoir qu’avant, ils mettaient des troncs d’arbre entier, haut
comme 3 voir 4 étages !]. Bonne musique contemporaine et traditionnelle
mais aussi un peu Française (Nous avons pu entendre « Dans les prisons de
Nantes … »)
Les mots de la fin
seront sur un air de « Cœur de loup », de Philippe Lafontaine (Cette
chanson revient constamment ici, au Québec !) : je vous recommande de
vivre un jour une Saint Jean Baptiste !
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