dimanche 1 septembre 2013

La Sarre, Île Nepawa et Lac Abitibi



J’ai beaucoup de retard on dirait … Je ne vais plus dire que c’est une rétrospective d’une semaine, ça commence à faire loin ! 

Bref, de quoi je ne vous ai pas parlé … Ah oui, de la ville de La Sarre, de l’Ile Nepawa et du Lac Abitibi. Tout ça, dans le même secteur !


                La Sarre, une des grandes villes de l’Abitibi Témiscamingue, à environ 85 km au Nord de Rouyn Noranda. Pour s’y rendre, nous passons presque obligatoirement par la ville de Duparquet, les pieds dans l'eau du lac du même nom. J’ai déjà vanté les mérites de ce dernier. Mais pour le plaisir, une petite photo ! 


Avec des montagnes en arrière plan dont je n’arrive pas à trouver le nom ! Peut être sont elles en Ontario ! En tout cas, je ne trouve pentoute, même en cherchant sur des cartes routières! 

                Après environ 1h30 de route (en prenant son temps !), nous arrivons à La Sarre. Ville où s’est déroulée la Saint Jean-Baptiste. Pour ceux qui n’ont pas suivis cet épisode, rattrapage iccitte !

Nous avons visité le centre d’interprétation de la foresterie, à l’office du tourisme. Il s’agit d’un lieu retraçant l’histoire de l’Abitibi. Vous y trouverez une collection d’outils forestiers de l’époque de la « viabilisation » de ce territoire. La chronologie de la région se fait à travers la foresterie, la géographie et aussi, un peu d’archéologie. 



                Lors de la visite, nous avons entendu parler du métier de bûcheron, mais aussi de draveur. Ce dernier n’existe plus et il ne revit que dans les histoires familiales ! Avant d’arriver au Québec, je ne savais pas ce qu’était un draveur, et encore moins ce qu’était le flottage du bois ! Mais après m’être penchée sur la question, j’avais cette connaissance. Vous aussi, j’en suis sure. Cherchez un peu dans l’imaginaire collectif de la représentation du Québec, en particulier du bûcheron ! 


C’est ça, un draveur. Typiquement. Un draveur debout sur des billes de bois. Les personnes de ma génération, vivant en France ou ailleurs dans le monde que le Québec ne doivent pas culpabiliser de ne pas connaître. Je m’explique.

                A l’origine, les bûcherons ayant passé tout l’hiver à couper du bois dans les forêts, attendaient le dégèle pour envoyer toutes ces pitounes sur la rivière, vers la scierie, papeterie, en aval. 


                Une petite parenthèse sur le mot « pitoune ». C’est tout simplement une bille de bois, une belle bille de bois, bien dimensionnée, en Québécois. L’origine étymologique viendrait de l’anglais Happy Town. C’était l’endroit où les bûcherons allaient voir de belles filles pendant leurs congés. C’est devenu au fur et à mesure « a pitoune » pour l’oreille francophone. 

Beaucoup de mot Québécois sont à la base des mots anglais, contractés et déformés. C’était volontaire de la part des Français du Canada (Le Québec n’existait pas encore !) : lorsque les Anglais avaient de nouveau colonisés ces lieux, les patrons étaient des anglophones, les ouvriers étant alors les francophones. Ces derniers employaient ce langage afin de ne pas se faire comprendre de leurs supérieurs ! Malin !


                La pitoune et le métier de draveur évoquent une image romantique dans la mémoire collective Québécoise. Mais en 1988, la rivière Saint Maurice était la seule où flottaient encore des billes de bois. Pour que vous imaginiez un peu ce qui pouvait défiler sur cette rivière, il est communément dit que « si toutes les pitounes ayant circulé sur la rivière depuis le début du siècle avaient été mises bout à bout, elles auraient formé 22 fois la distance entre la Terre et la Lune. » O_o

                Mais ce mode de transport, peu coûteux, est polluant, très polluant. Je ne comprenais pas pourquoi ça l’été tant que ça. Le bois, c’est naturel, pourquoi ça détruirait la faune et la flore des rivières ? Il faut savoir que le flottage du bois permettait d’amollir le bois et défaisait l’écorce, deux étapes nécessaire à la production de papier.
                Cette écorce tombait au fond de la rivière (mais aussi des lacs !) favorisant ainsi la prolifération de bactéries, nuisant à l’écosystème ! Concernant les lacs (en excluant les lacs de failles !), ces derniers sont déjà très peu profonds en Abitibi, à cause du rehaussement du bouclier Canadien (environ 1 cm par an !). Les écorces s’accumulant au fond ont malheureusement  contribué à l’augmentation du relief sous marin.



















                Revenons à la rivière Saint Maurice. Les habitants se sont battus pour le « dépitounage » de leur rivière. Tout a commencé avec le slogan « Pour une rivière pêchable, navigable et baignable ». Greenpeace s’est joint à leur cause. Après plusieurs années de combat, l’arrêt complet du flottage du bois est réel en 1995. Les rives et la ravière sont nettoyées. Voilà pourquoi je dis que les personnes de ma génération ont pu zapper cet épisode ! 



Les billes de bois sont désormais transportées par camion. Est-ce moins polluant ?



                Autrement, à La Sarre, il y a aussi la Fromagerie où est fabriqué le fromage de la Vache à Maillote. Le fromage composant le plat national du Québec ! Pour le rattrapage sur la poutine, c’est iccitte ! J’y ai fais un petit tour … C’est une fromagerie et une boulangerie … Voici leur site internet.

                Sur le retour, nous avons fait une petite halte sur l’île Nepawa. Nous pourrions presque parler de presqu’île vu qu’elle n’est séparée de la terre que par une petite rivière. Nous enjambons ce petit court d’eau grâce à un pont couvert ! Le premier que je voyais !


















                Les ponts couverts sont typique de ces régions aux hivers rigoureux. La protection des éléments en bois contre la détérioration provoquée par les intempéries augmente considérablement leur durée de vie. Sans protection, un pont en bois résiste entre 10 et 20 ans. Bien protégé et entretenu, un pont couvert peut durer presque indéfiniment. Les plus vieux en Europe datent du 13ème siècle ! Au Québec, les premiers ponts couverts sont apparus au début des années 1800. Le plus vieux qui subsiste est le pont Percy en Montérégie, construit en 1861.
 

                En Abitibi-Témiscamingue, le ministère de la Colonisation a fait ériger une centaine de ponts dans le but d’accélérer le développement régional. Il reste une vingtaine de ces « ponts de colonisation » dans la région, dont deux à proximité d’Amos.
                Au fil du temps, plus de 1000 ponts couverts ont été construits au Québec, dont 88 subsistent encore de nos jours. Beaucoup furent remplacés par des structures en béton pendant la modernisation du réseau routier. Depuis 1995, les Québécois tentent de préserver ce qu’il reste de ces trésors de leur patrimoine !


                L’île Nepawa se situe sur le Lac Abitibi, à son extrémité Est ! C’est un des plus grands lacs de la région, s’étendant d’Est en Ouest. La frontière avec l’Ontario le traverse du Nord au Sud. Une seule et unique route traverse cette île, la route Sainte Hélène-Île Nepawa. 

                Ce qu’il y a de très étonnant sur ce « petit » lopin de terre, c’est la présence du verger le plus au Nord du Québec ! Le verger de l'île fait pousser des pommes depuis plus de 20 ans. Selon certains Québécois, il y aurait un micro climat juste au dessus ! Nous n’avons pas fait la visite de cette entreprise, me rappelant ma région natale : l’heure du souper était largement dépassée !

                Cependant, quelques beaux « spots » ont été mis en boîte ! J’ai même pris un cliché au même endroit que Mathieu Dupuis, un photographe originaire de l’Abitibi Témiscamingue, ayant rendu hommage à sa région dans un magnifique livre.








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